La France retirera ses troupes du Burkina Faso d’ici un mois en réponse à la demande du gouvernement burkinabé dirigé par la junte, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères mercredi 25 janvier.
« Selon les termes de l’accord, la dénonciation (de l’accord de 2018 sur le statut des forces armées françaises présentes dans le pays) prend effet un mois après réception d’une notification écrite », a déclaré une porte-parole du ministère. « Nous respecterons les termes de l’accord en honorant cette demande. »
Environ 400 forces spéciales françaises sont actuellement basées au Burkina Faso dans le cadre d’un déploiement baptisé « Sabre », dans le cadre d’une présence militaire plus large pour combattre les djihadistes dans la région du Sahel. Le Burkina Faso a suivi un parcours similaire au Mali voisin, se disputant avec Paris après qu’un coup d’État militaire a porté une junte au pouvoir et la présence française est devenue de plus en plus impopulaire auprès du public. Bien que le gouvernement burkinabé ait assuré à Paris qu’il ne suivrait pas le Mali en se tournant vers le groupe russe Wagner pour soutenir son armée, une équipe de liaison du groupe de mercenaires s’est déjà rendue.
Pendant ce temps, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, a averti que le départ des forces européennes du Mali a créé un vide dangereux dans le pays. Les troupes françaises et européennes ont achevé leur retrait du Mali en novembre de l’année dernière, mettant fin à 14 ans d’efforts pour protéger le pays des groupes islamistes militants. Le représentant du HCR au Mali, Mohamed Touré, a déclaré que l’impact du vide créé par le départ de Barkhane, l’opération anti-insurrectionnelle dirigée par la France, est très grave au milieu de l’escalade de la violence et des menaces des groupes armés. Il dit que la violence et les menaces des groupes armés ont déclenché des déplacements massifs dans la région, dont plus de 3 700 Maliens locaux et réfugiés du Burkina Faso qui ont été forcés de fuir vers la ville de Gao, dans l’est du Mali, pour leur sécurité.