L’appel retentissant de Seydina Laye

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CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DU 143E ÉDITION DE L’APPEL DE SEYDINA LIMAMOU LAHI

Sénégal – Les vérités crues de Seydina Issa Lahi Ibn Cherif Abdoulaye Thiaw Lahi aux politiques de tous bords

La communauté Layenne a célébré hier, la cérémonie d’ouverture du 143e anniversaire de l’Appel de Seydina Limamoulaye. Le coordonnateur général de cet évènement religieux, Seydina Issa Laye Thiaw en a profité pour s’adresser à tous les pans de la société, aussi bien les officiels, les populations que les autorités religieuses.

«Le Sénégal repose sur des institutions. Si une personne perd deux choses que sont la santé et la sécurité du pays, il lui sera trop tard pour regretter. Il y a beaucoup de personnes qui aimeraient bien être là, mais, qui sont malades. D’autres sont confrontées à un problème de sécurité dans leur localité qui les empêche de venir. Aspirons donc à la paix permanente et non à une paix circonstancielle. C’est pourquoi chaque individu à l’obligation de revoir sa posture dans cette société», a prêché Seydina Issa Laye Thiaw.

Selon lui, «le développement ne peut se faire sans un climat apaisé». «Aujourd’hui, les gens donnent plus de crédit à l’argent qu’à la vérité véritablement. Quand ils ont de l’argent, ils ont toujours raison. On nous parle de corruption. Transparency international, une création de l’homme pour mesurer, avec leurs normes et un baromètre, le niveau de corruption. Cela fait peur aux pays et aux autorités étatiques qui craignent un mauvais classement. Et pourtant, l’islam l’a condamné depuis plusieurs siècles. C’est à croire que l’on craint plus leur classement que la colère divine. La cause est simple : Une méconnaissance de notre religion. Il faut connaitre sa religion et savoir s’ouvrir aux autres. Aujourd’hui, il y a l’OFNAC et la Cour des comptes. Pourtant, c’est des règles établies par des humains. Que fait-on alors de la Cour des comptes de Dieu ? En fait, c’est comme si on ne craignait que ce qui est visible», regrette le religieux qui appelle à un retour aux valeurs islamiques. «Baye Laye nous appelle dans ce sens», dit-il.

«Au lendemain de la présidentielle, que le perdant reprenne ses jets de pierres, jusqu’aux prochaines échéances»

«C’est pour l’être humain que Dieu a créé toutes ces richesses terrestres. Personne ne doit se rabaisser jusqu’à atteindre le niveau des animaux. On a parlé de développement et autres, mais il faut d’abord un climat apaisé», estime Seydina Issa Lahi Ibn Cherif Abdoulaye Thiaw Laye qui dénonce cette propension à inciter à la violence ou à menacer l’ordre public.

«Dans un pays, si chaque jour les populations font la promotion de la violence, il est normal qu’elles soient confrontées à la violence. Il nous arrive de voir, à la Une des journaux, comme titres ‘Vendredi de tous les dangers’ ou ‘Mercredi de tous les dangers’. Ce sont nos semblables qui le disent. On interdit aux enfants d’aller à l’école. Si tous les jours, les gens restent chez eux, qui est ce qui va produire alors ? Il faut y penser. A ce rythme, il est sûr que les investisseurs vont retirer leur argent et ne vont plus revenir. Donc, sans la paix rien ne pourra se faire. Mais, il nous faut aussi être prudents, dans nos discours et nos propos», prévient-il.

«Il faut oser le dire, moi je fais pas partie de ceux qui croient qu’il faut toujours se limiter aux prières pour avoir la paix. Mais, il nous faut cultiver la paix où que l’on soit. La paix se trouve dans la conscience. Elle n’est pas un mot creux. C’est une pratique de tous les jours. La paix n’est pas une affaire d’une catégorie de personnes», dit-il avec insistance.

«Que le meilleur gagne, mais qu’on laisse le pays fonctionner sur la base de règles qui permettent aux populations de vivre dans la paix»

«Je crois qu’il faut, pour qu’il y ait cette paix, réduire les inégalités en faisant en sorte d’éradiquer la pauvreté extrême. C’est ainsi qu’on sécurise la paix. L’autre chose est de savoir est-ce que seule une dizaine de personnes, sur ses 17 millions de Sénégalais méritent de vivre en paix au détriment du reste de la population, de sorte que leur quiétude l’emporte sur celle des 17 autres millions d’habitants ? C’est cela la question. Donc, que cette paix profite à tous les Sénégalais. Qu’elle soit une affaire de tous, acteurs politiques, société civile ou citoyen lambda», clame le religieux.

Selon lui, «si on veut la paix dans ce pays, qu’elle soit qualifiée de stabilité politique ou quoique ce soit, il faut des préalables. On parle de Forces vives de la nation, est-ce une élite ? Si cette élite forte d’une poignée de personnes est cette minorité qui profite des richesses du pays, à la longue, cela ne peut installer que l’instabilité. Il faut la citoyenneté pour que le Sénégal ne flanche pas. Il faut que chaque citoyen sénégalais sente qu’il est dans son pays. Si notre paix connait cette stabilité que tous les pays au monde nous envient, je jure que les foyers religieux aussi bien musulmans que l’église catholique y ont joué un rôle très important. Ce sont ces équilibres qui peuvent maintenir notre pays dans la stabilité. Avec toutes ces tendances relevées dans le monde, si on commet, un jour, l’erreur de supprimer, dans notre constitution certains aspects, le Sénégal va le regretter amèrement».

«Est-ce que seule une dizaine de personnes, sur les 17 millions de Sénégalais méritent de vivre en paix au détriment du reste de la population?»

«Nous ne sommes pas plus intelligents que nos aïeuls. 99% des Sénégalais sont des disciples des tarikhas (confréries). Personne ne peut empêcher aux Sénégalais de venir à Yoff, ou d’aller à Touba, à Tivaouane, à Medina Baye… Au Sénégal, nous n’avons pas de complexe en matière de croyances religieuses. On parle d’islam confrérique, aujourd’hui beaucoup de pays en recherchent pour sécuriser leur société. Comment peut-on accepter d’entendre des gens qui vous demandent de supprimer un legs que tous les pays nous envient ? Refusons ! si on veut la stabilité dans ce pays, les foyers religieux constituent le pilier N°1».

Pour lui, «la meilleure alternative pour le pays est laissée en rade et non exploitée. Ce sont ces dahiras (assemblées). Ce sont des jeunes équilibrés. Ils doivent jouer beaucoup de rôles essentiels dans ce pays. Ils sont présents dans tous les foyers du pays. Il nous faut les sauvegarder afin qu’ils puissent nous apporter l’islam confrérique héritée de nos ancêtres. Si on change de cap pour les laisse de côté, je jure qu’on va le regretter. C’est différent de ceux qui ne sont d’aucune confrérie, et qui sont allés épouser la culture afghane pour la qualifier de religion islamique. C’est quelle islam ça ? Au Sénégal, les foyers religieux ont une grande responsabilité, à plus forte raison, en des moments pareils».

«Tant que persistera cette pauvreté, la tension sera permanente. Que les riches aident les pauvres. C’est là la solution»

«Je dis aux Sénégalais que notre pays est porté par de fortes institutions. Sur cette base, le Sénégal n’a aucun complexe pour aller copier le modèle de religion d’où que ce soit.

Nous avons la foi, au Sénégal. Mais toute cette situation est engendrée par la pauvreté et les inégalités. Donc, dans un pays, il faut de l’espoir pour les populations et de la sécurité. Au moment où on parle, il y a dans certaines localités, des agressions permanentes, des meurtres sans suite. On en arrive même à noter des profanations de tombes. De la magie noire, des pratiques sataniques faites dans un pays où tonnent des invocations, durant toute la semaine». Choses qu’il regrette avant d’appeler les confréries à l’unité. «Il nous faut refuser qu’on nous divise. Dans cette assemblée, personne ne peut discerner qui est de telle ou telle autre confrérie. Donc, je m’adresse aux foyers religieux. Je crois fermement que dans notre cher pays, les foyers religieux détiennent la clef de la stabilité», indique le coordonnateur général de l’Appel.

Selon lui, «il nous faut cultiver la paix. Si on s’y met, Dieu nous offrira cette paix souhaitée. Mais, il ne faut pas que ce soit une paix circonstanciée. Que l’on s’aime d’un amour franc et sincère. Dieu est Omniscient. Qu’on entretienne une relation pacifique. Au lendemain de la présidentielle, que le candidat malheureux reprenne ses jets de pierres dans le jardin du vainqueur, jusqu’aux prochaines échéances. On dit que c’est cela qui caractérise la paix au Sénégal. Que le meilleur gagne, mais qu’on laisse le pays fonctionner sur la base de règles qui permettent aux populations de vivre dans la paix et de pouvoir produire».

«Il y a la démocratie, nous devons la parfaire. Mais cela ne doit pas être un alibi pour qu’un camp en abuse»

«Rappelez-vous, on a initié des Dialogues nationales d’où sont ressorties deux commissions : La commission politique et celle dite économique et sociale. Concernant la commission politique, ses compétences portent sur le Code électoral, les partis politiques, les questions institutionnelles et diplomatiques, la démocratie et la liberté. Le deuxième point est pris en charge par la Commission sociale. Elle englobe, la question économique et sociale, les questions macroéconomiques, l’impact des politiques publiques, la condition de vie des populations, la migration, etc., tous les secteurs sociaux économiques, notamment les femmes et les jeunes, enfants talibés, handicapés, formation emplois, etc. C’est cela le pays. On a privilégié la politique au détriment du social. Ce sont ces derniers éléments qui font le pays et qui peuvent engendrer une cohésion sociale capable de combattre les inégalités. Je le dis, si on veut le développement du Sénégal il faut concilier les deux : la politique et le social. D’ailleurs c’était la raison d’être de cette dialogue nationale. Plus de 300 partis, n’empêche, il y a des populations qui peinent à trouver leur pitance. Au nom de quoi ? (…) Tant que persistera cette pauvreté, la tension sera permanente. Que les riches aident les pauvres. C’est là la solution. Des combats politiques à n’en plus finir, économiquement, cela ne nous mènera jamais vers le développement. Cependant, il y a la démocratie, nous devons la parfaire. Mais cela ne doit pas être un alibi pour qu’un camp en abuse avec des ‘’mercredi ou des vendredi de tous les dangers’’», a-t-il dit.

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